Aujourd’hui, Vendredi Saint, un grand silence envahit la terre. Pourtant, dans le silence, la vie pousse. Enracinée dans la terre et abreuvée à la Source, elle se transmet de génération en génération. Dans le silence, celui de la terre et le nôtre, la vie de Dieu se donne et se propage… Laissons-nous accompagner tout au long de ce jour par l’expérience de trois jeunes sœurs à Avila sur les pas des Saints du Carmel.
Je suis heureuse et très touchée d’avoir foulé cette terre de Castille : si sèche et désertique, couverte de collines et d’herbes sauvages … mais surtout, cette terre où tant de saints ont vécu, nous laissant de grandes œuvres, et des conseils pour chercher Dieu et Le trouver !
J’ai compris l’importance de la Source qui donne la vie à l’origine et tout au long de celle-ci … La vie commence avec l’eau et continue à croître avec l’eau de la Source !
Dans le silence de la terre, la graine germe et la vie pousse. Enracinée dans la terre et abreuvée à la Source, elle se transmet de génération en génération. Dans le silence, celui de la terre et le nôtre, la vie de Dieu se donne et continue de se donner… elle se propage …
Dans le désert, je cherche ta face,
Dans le désert, ton pain me nourrit
Je m’avance sur ta trace,
C’est pour ma soif que ton eau vive jaillit.
Providence de la Pommeraye
Nous voici au terme de notre pèlerinage sur les pas de Thérèse de Jésus et de Jean de la Croix.
Ce fut pour moi un temps de redécouverte et d’approfondissement, d’interpellation et d’encouragement, d’espérance et de foi. Voir et vivre dans les lieux où Thérèse et Jean ont passé leur vie, à vivre leur paradis … est une invitation pour mon cheminement vocationnel et terrestre.
J’ai appris que faire de notre réel un paradis est un travail coûteux, car il y aura des contradictions, des découragements, des doutes, mais aussi des joies, comme Thérèse et Jean de la Croix en ont traversés.
Mais ce qui reste gravé en moi, c’est la parole que j’ai entendue dans la Basilique Saint Vincent d’Avila où Thérèse s’est déchaussée : « Pour monter à Dieu et le rencontrer, il faut toujours descendre ». Descendre dans sa vie, son histoire, son réel, sa faiblesse, avec détermination … c’est le chemin de la rencontre de Dieu, au plus bas de nous-mêmes.
Carmel Saint Joseph
Quelle joie d’avoir participé au pèlerinage d’Avila avec les sœurs pendant quinze jours. J’ai eu beaucoup de bonheur de voir les lieux et d’écouter l’histoire de la vie de Jean de la Croix et de Thérèse de Jésus.
La foi de Thérèse de Jésus m’a touchée, par la force de son amour pour Dieu, la vigueur dans son service des hommes et sa manière de voir la présence de Dieu dans toute la vie. J’ai été frappée par l’histoire des fondations : Thérèse a trouvé la force de persévérer, dans sa relation intime et personnelle à Dieu dans l’oraison ; elle écoutait toujours la voix de Dieu dans la solitude.
J’ai aussi été touchée par les épreuves de sa vie et par les conditions difficiles de ses voyages pour fonder ses communautés. Mais Thérèse était portée par la confiance en Dieu qui lui parlait dans la contemplation de Jésus crucifié.
Thérèse n’a jamais fait son chemin de contemplation seule, elle prenait conseil auprès de nombreux clercs et religieux … pour comprendre le travail de Dieu dans sa vie.
J’ai enfin été touchée par la dimension d’abandon de sa vie pour servir Dieu seul, et cela jusqu’à sa mort, malgré les difficultés du chemin. Seul l’amour a guidé sa vie, elle est toujours restée liée à Jésus.
Deux lieux m’ont beaucoup touchée : Fontiveros, lieu de naissance de Jean de la Croix et Duruelo, lieu de la première fondation des carmes. J’y ai découvert l’amour de Jean de la Croix pour Dieu dans les trois dimensions de sa vie : l’oraison, le travail et l’accompagnement des gens. J’ai enfin été surprise par sa demande adressée à Jésus, d’être méprisé par ses frères et de souffrir par amour pour le service de Dieu.
Carmel Saint Joseph