Rencontre des Jeunes religieux (ses) de la famille Carmélitaine à d’Avon

Le week-end du 26 au 28 octobre 2018, nous étions à Avon pour la traditionnelle rencontre des religieuses et religieux de moins de 60 ans de la famille du Carmel. Ceux-ci voulaient en faire aussi bien un temps de formation qu’un temps de convivialité. Deux intervenantes : une religieuse, sœur Nathalie R. (Marianniste) et une laïque, Mariagnese G. ont merveilleusement guidé nos pas au cœur de l’expérience spirituelle qui a mis en relation sainte Thérèse d’Avila et saint Augustin.

L’histoire nous apprend que toute la vie de sainte Thérèse d’Avila a été une vie de missionnaire qui a cru en l’accompagnement personnel, en la rencontre de groupes de vie. En lisant ses œuvres, nous pouvons découvrir qu’elle a puisé à diverses spiritualités : ignatienne, franciscaine, dominicaine et augustinienne.

En effet, saint Augustin est un des saints pour lequel Thérèse a eu une dévotion particulière: « Je suis très attachée à saint Augustin, parce que le couvent où j’avais été pensionnaire était de son ordre, et parce que lui avait été pécheur…(V9,7) »

Pour preuve, Thérèse mentionne et cite explicitement Augustin dix fois dans ses écrits les plus importants, sauf dans les Fondations. Voici les références: Livre de la Vie (9;13;40) ; Le chemin de perfection (28,2) ; Les Demeures (IV, 3,3 et VI, 7,9) les pensées sur le Cantique (4,6) ; les exclamations (5), et les Lettres 174 (à Lorenzo de Cepeda) et 283 (à une Mère Prieure de Séville) de sa Correspondance.  Ces citations, relativement peu nombreuses, nourrissent cependant les thèmes les plus importants de sa doctrine : la Grâce, la vérité, la relation entre la foi et les œuvres et le primat de l’amour et de l’oraison mentale (intériorité).

La vie, la doctrine et les œuvres d’Augustin et Thérèse présentent des similitudes. Mais il est bien difficile de mesurer une éventuelle influence d’Augustin sur Thérèse, et si certains appuient cette thèse, d’autres défendent l’originalité de la Madre. Sœur Nathalie R. opte pour la suggestion de Maria Luisa De La Camara: cette universitaire propose de penser la relation entre Thérèse et Augustin en termes de « confluence » plutôt qu’en termes  « d’influence ». Mariagnese G. a utilisé le terme de « consonance » pour parler de la parenté spirituelle des deux saints, et Fr. Philippe H., ocd, d' »influence séminale ».

Thérèse n’affirme-t-elle pas en effet ceci : « Lorsque je commençais à lire les Confessions, je crus m’y reconnaître : je me mis à beaucoup me recommander à ce glorieux saint. Quand j’arrivai à sa conversion et que je lus comment il entendit cette voix dans le verger, on eût dit que le Seigneur me la faisait entendre également à moi, selon ce que sentit mon cœur » (Vie de la sainte Mère de Jésus 9,8).

 Sr Sylvie

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