A l’aumônerie de l’hôpital Sainte M. où je travaille, il y a un prêtre parmi les bénévoles. Un ancien missionnaire qui a fait l’expérience de la fragilité, de la souffrance et de la maladie. Ses homélies sont adaptées à la réalité des personnes hospitalisées qui participent à la messe hebdomadaire. Aujourd’hui, lors de la messe dominicale anticipée, il a ému l’assemblée par ce belle méditation que je vous partage…
Il était une fois un grain de blé.
Bien serré contre ses frères, il s’était balancé tout l’été au bout de sa tige, dans la douce fraternité de l’épi. Avec les autres, il avait goûté la rosée du matin, la chaude caresse du soleil d’août et les brises du soir, rafraîchissantes, et qui imprimaient à tout le champ un mouvement de vagues…
Vint la moisson : fauché, battu, séparé de ses frères, il s’était retrouvé au fond d’un sac, mélangé à quelques poignées d’autres, inutile et apparemment oublié, alors que des milliers et des milliers d’autres grains étaient acheminés vers le moulin.
Qu’allait-on faire de lui ? Allait-il moisir ici longtemps au fond de ce sac, avec ses compagnons d’infortune ? Retrouverait-il jamais la griserie des champs à perte de vue, ondulants et dorés sous le soleil et le vent ?
Il n’attendit pas longtemps : les semailles d’automne le tirèrent de son grenier… Et il se retrouva bientôt seul, enfoui dans la terre froide et obscure, loin du reste du monde et de tout ce qu’il avait aimé, impuissant et désespéré. C’en était fini de cette vie, il le sentait bien, et tout son être était secoué par la colère et la révolte : pourquoi moi ?… Lire l’article en entier …
André transmis par Jeanne Marie