La Caravane des migrants Honduriens : une Tragedie humaine

Delma, touchée par les caravanes de migrants Honduriens, ses compatriotes, fait part de sa peine et de ses réflexions.

A mon retour au pays, au Honduras, la veille de la célébration de notre Mère Sainte Thérèse d’Avila, en traversant le Salvador qui s’était réuni en plusieurs lieux pour célébrer la grande fête de la canonisation de ce martyr des Amériques, « Saint Romero d’Amérique », qui avait déjà été sanctifié par son peuple souffrant, je suis arrivée miraculeusement à une heure inhabituelle dans ma chère Tegucigalpa.

Le lendemain, après un repos réparateur, je me suis rendue compte de ce qui se passait dans mon pays :

« As-tu su pour la Caravane des migrants honduriens qui vont aux Etats-Unis ? – me dit une sœur… et une autre me montre les images et les vidéos que transmettaient l’évènement. Je commençais à lire et je me demandais : pourquoi ? Comment ? Tant de gens (plus de 3000 personnes) s’en allaient comme ça du jour au lendemain, en s’exposant à tout ce qui peut arriver sur le chemin : fatigue, désillusions, maladies, accidents, morts, disparitions, etc etc… ? (et ceci s’est déjà produit depuis le démarrage de cette Caravane).

Après avoir réfléchi et lu, je suis arrivée à cette conclusion :

Ah, les menaces se réalisent… eh oui, suite à des recherches faites par quelques personnes pour savoir qui est derrière tout cela, j’ai été confirmée dans ma conclusion.

Mais abandonnant cette conclusion, je me suis dit aussi que pour que tant de gens se laissent prendre comme ça, il doit y avoir d’autres raisons plus importantes !

Bien sûr, seul celui qui ne veut pas voir, ni comprendre ignorera toutes ces raisons : les deux conférences des Evêques, celle de Guatemala et du Honduras le disent clairement. La Conférence du Honduras la qualifie de « tragédie humaine », celle du Guatemalas dit : « La situation difficile et vulnérable des migrants honduriens et l’attention à leurs besoins nous préoccupent… »

Cette tragédie humaine provient du mauvais gouvernement du pays : nos pays sont dévastés par la corruption, la situation sociale, politique et économique, et cela provoque la migration. On ne peut plus vivre dans aucun pays du triangle Nord (Honduras, Le Salvador, Guatemala) à cause de l’extrême insécurité, le manque d’emploi, les injustices sociales tant au niveau de l’éducation que dans la santé, etc…

Hier une nouvelle caravane est partie du Nord du Honduras vers la capitale pour réclamer « plus de dignité » et crier son non-conformisme.

Jusqu’à quand devrons-nous marcher, courir, crier sans que personne ne nous entende ?

Hna Delma

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