Escapade au Croisic

On a beau habiter un magnifique quartier fraîchement rénové : Musée des Arts, petits parterres devant le trottoir, arbres jeunets mais promus à grandir vite, éclairages et piliers d’oriflammes… on peut avoir envie d’une petite sortie ! Le cap est mis sur le Croisic…

Le rêve prit corps le jeudi 11 mai à Notre Dame de Lorette de Nantes. 8 H 45 : dix passagères se casent dans deux voitures, le portail ne doit-il pas être franchi impérativement à 9 H précises ! Cinq sœurs ont agité leurs mouchoirs, elles restent à la maison pour des raisons diverses et fort louables. Direction Le Croisic, pourquoi Le Croisic ? c’est que là-bas il y a nos sœurs et il y a …la mer, la mer c’est l’espace le ciel et l’eau, les bateaux qui se balancent doucement dans le port. Adieu donc bruits de la ville, voitures et bus, vrombissement des camions de travaux publics. Le temps annoncé est maussade, mais avec de belles éclaircies, certes le ciel reste gris mais les essuie-glaces dorment sagement tout au long du voyage, quelques sœurs peut être aussi un peu ! Une averse aux derniers kilomètres sauve l’honneur de la météo nationale.

  Le Croisic, nous longeons la mer le long du port, en quête de l’église, point de repère bien naturel pour des religieuses, la communauté est d’ailleurs proche de ce monument bien breton de granit gris. 11 H et quelques minutes : nous trouvons nos sœurs qui nous accueillent à bras ouverts, nous grignotons des friandises et buvons froid ou chaud selon les goûts de chacune et surtout nous bavardons joyeusement. Comme il est bon de retrouver de vieilles compagnes de la mission !

  Bientôt le déjeuner, quinze sœurs autour de la table familiale pour le repas préparé par nos hôtes, tarte aux pommes comprise. Nous voilà prêtes pour la sortie du bord de mer, le printemps a été frivole et air et eau ont joué au yoyo pendant des semaines montant et descendant les degrés du thermomètre. Pourtant l’une de nous avait prévu de faire trempette, en catimini Pendant que trois sœurs quittaient la maison à pied pour une marche marathonienne, nos deux voitures transportaient jusqu’à la plage les moins sportives des nantaises. C’est alors que notre baigneuse se penche pour évaluer la température de l’eau, et met la main dedans…plouf ! elle bascule sur ce bord de mer à marée montante. Grosse émotion, les autres touristes ne sont pas loin elles se précipitent pour tirer leur sœur de ce bain forcé ; les sauveteuses improvisées mouillèrent chaussures, chaussettes et bas de pantalons…

   C’est beau la mer mais il faut s’adapter avant de risquer l’aventure ! C’est ainsi que les » survivantes » partirent avec courage !!! le long de la côte, bien au sec, le regard tourné vers les reflets argentés de l’océan, battant les rochers gris de la Côte sauvage. Il fallait bien quarante minutes pour jouir enfin de cette beauté. Nous revenons à la maison fraternelle où brioches et boisson chaude nous réconfortent. Adieu mer, sable et vent du large, les flèches de la cathédrale de Nantes et le château de la duchesse nous attendent.

: Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage

Sr Jacqueline Charenton

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