Colloque à la Pommeraye

L’interculturel est devenu une condition essentielle du vivre -ensemble. Il touche de nombreux domaines : le langage, les systèmes de valeurs, la perception du temps et de l’espace, les structures sociales, les formes de pensée, les croyances religieuses… Les sœurs de la Providence organisé les 28 et 29 juillet à la Pommeraye un colloque interdisciplinaire à l’occasion d’un rassemblement international pour  explorer et mettre en place une pédagogie de l’interculturel…

Ce Colloque se veut un « espace pionnier » de réflexion  sur le thème de « la dignité sans frontières, une mémoire à libérer, une histoire à construire ». Ces deux jours s’ouvrent comme « un laboratoire des échos du monde » comme l’a dit le Père Jean François PETIT, co-animateur de cette rencontre.

C’est une chance d’être une assemblée nombreuse représentant 4 continents.

Mme Antoinette M., ancienne ministre de la réconciliation en RCA a exposé l’interculturalité et l’engagement pour la paix dans son pays. Elle a montré comment des « idéologies de paille » et des stratégies politiques peuvent malheureusement entretenir la guerre et des déchirements encore vifs. Chercher la paix, c’est libérer la mémoire, nommer et communiquer pour dénoncer mais aussi pour ré-humaniser les personnes.

Ce colloque aide à préciser la relation entre histoire et mémoire. Il n’y a pas de pardon sans conditions, pas de réconciliation avec impunité, pas de justice sans réparation…

Jean François PETIT quant à lui a parcouru l’histoire complexe de « Figures inspiratrices de l’émancipation » avec Toussaint Louverture, Victor Schœlcher, Aimé Césaire.

 Puis Mme Catherine MARIN a passionné l’auditoire par sa recherche sur la vie de Marie Moreau, (fondatrice de notre congrégation) dans son contexte historique de la Révolution. La congrégation naissante s’est construite dans la pauvreté et l’échange avec les gens du village et de la région angevine blessée par les outrages et humiliations de la Révolution. Les Sœurs de la Providence se reconnaissent héritières des « intuitions fécondantes » du début pour un apostolat de la présence immédiate, une perception forte du prochain « tout proche », avec une solide vie intérieure basée sur l’oraison et le Carmel.

La belle ambiance de cette première journée de colloque a aussi été marquée par une saynète  théâtralisée interprétée avec joie et humour par des novices et postulantes pour mettre en scène le commerce négrier et les relations entre les continents dans le commerce triangulaire. Aujourd’hui encore des formes d’aliénations de l’homme existent. C’est un combat de longue haleine pour redonner à l’homme sa dignité d’être humain appelé à la liberté.

Nous avons terminé la journée par une belle et priante célébration eucharistique animée par une chorale gospel. Le genre gospel s’est developpé durant la période de la traite negrière où de millions d’esclaves noirs ont été déracinés et envoyés dans les Amériques. Ceux-ci transportent avec eux leur musique qui était le seul exutoire, expression de leur culture et de leur espérance…

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