Le 5 janvier, nous visitons d’autres lieux :
La cathédrale du Cap Haïtien, vieille de 250 ans, une des plus belles architectures coloniales. Nous continuons d’écouter l’histoire de la libération de l’esclavage.
Face à la cathédrale, le parc, la place d’armes qui, à l’époque coloniale ont été le théâtre de plusieurs évènements sanglants durant le soulèvement des mulâtres. C’est également sur cette place que fut proclamée la libération des esclaves le 27 août 1793. La statue de Jean Jacques Dessalines, héros de l’indépendance garde un œil sur la place et rappelle aux nombreux badauds le passé de la ville.
Vertière. Le 18 novembre 1803, bataille de Vertière opposent les troupes du général Archambaud (armée napoléonienne) à celle du général haïtien, Jean Jacques Dessalines, né esclave. Napoléon a envoyé ses meilleurs éléments. Mais l’armée napoléonienne s’inclinera devant la force et la détermination du peuple haïtien pour son indépendance.
Breda : lieu de naissance de Toussaint-Louverture.
Le bois Caïman-royaume du Vaudou. Dans la nuit du 14 août 1791, a eu lieu une réunion d’esclaves Marrons. Cette cérémonie est considérée en Haïti comme l’acte fondateur de la Révolution et de la guerre de l’indépendance. C’est le premier grand soulèvement collectif d’Haïti contre l’esclavage.
La Fontaine ou trou de St Jacques. Lieu de syncrétisme religieux haïtien mêlant les religions du Vaudou et du catholicisme. Ici, nombreux sont les adeptes qui viennent se baigner pour obtenir des esprits du Vaudou, santé, richesse, fécondité mais aussi une protection contre l’ennemi.
Visite des vestiges de construction coloniale où l’on fabriquait l’indigo.
6 Janvier
Journée de Désert, et de relecture d’expérience. Dès le lever nous sommes plongés dans une profonde ambiance de silence et de recueillement. Nous participons à l’Eucharistie à St Isidore, autre chapelle de la paroisse. Durant l’homélie, le Père Tristan explique aux fidèles le sens de ce pèlerinage : connaitre d’avantage l’histoire d’Haïti pour mieux comprendre nos différentes cultures, valeurs et richesses. Cette histoire a laissé des blessures profondes dans nos peuples respectifs, ce qui nous invite encore aujourd’hui à vivre le pardon et la réconciliation pour un mieux vivre ensemble.
Le soir, à la chapelle St Michel : célébration de clôture. Le pont est enrichi des mots clés retenus lors du partage d’expérience de chaque groupe : pardon, persévérance, ensemble oser la parole pour chercher la vérité, amour. En effet, quelques pistes ont favorisé le questionnement personnel et communautaire : « Qu’est-ce qui m’a touché (e) durant ce pèlerinage, que je garde et qui m’aide à avancer ? Et encore : Qu’est-ce que cette expérience questionne en moi ? Transforme en moi et m’encourage à avancer ? »
Mot de remerciement et d’envoi de sœur Mariannick Caniou. Invitation à faire du Christ, notre unique pierre angulaire. Pendant le beau chant final de Jean Claude Gianadda « Nous construirons des ponts au-dessus des frontières… », le nôtre est « prêt » pour continuer à se construire… à « recoudre la terre, ensoleiller nos vies, engerbant l’impossible, la violence et l’outrage, allant de « Toit » à « Moi », allant de « soi » à « Nous ». Et nous l’avons concrètement construit en dansant, en unissant nos cœurs et nos mains, avec les gens du village par des gestes d’unité, de fraternité, de communion et de grandes émotions.
Le Père Tristan nous redit sa joie de nous avoir accueillis et d’avoir permis à tous de vivre ensemble cette démarche prophétique de l’AIR à Bois de Lance.
Le 7 janvier
Aux aurores, nous quittons un peu à regret Bois de Lance, après huit heures de voyage, nous regagnons Port-Au-Prince. Tous les participants, profondément heureux d’avoir vécu cette expérience unique où, Haïtiens, Ivoirienne, Burkinabè, Malgaches et Français, ont celé leur fraternité dans le pardon mutuel et célébré la reconnaissance de leur dignité sans frontière.